• La prière derrière l'imâm.

    SKEIKH AL- ISLAM IBNU TAYMYYAH

    Les Gens de la Sunnah et de la Communion – et c’est là un des principes de leur credo – pratiquent la prière du vendredi, la prière des [deux] fêtes et les prières qui doivent être faites en commun – Djamâ’a -. Ils n’abandonnent jamais la prière du vendredi, ni les prières qui doivent être faites en commun, contrairement à ce que font les Rafidites et leurs semblables. Quand il s’agit d’un imâm dont le cas est inconnu –mastûr- ; c'est-à-dire quelqu’un chez qui on n’a constaté ni innovation ni signe de perversité, on doit faire la prière du vendredi et les prière en commun derrière lui, tel que les quatre jurisconsultes s’accordent à le soutenir, ainsi que d’autres jurisconsultes. Bien plus, aucun jurisconsulte n’a dit que la prière n’est permise que derrière celui dont on connaît le for intérieur. D’ailleurs après la mort du Prophète –‘alayhi salat wa salam -, les musulmans ne cessent de prier derrière le musulman dont le cas est inconnu.

    Si l’Imâm est un innovateur ou un pervers, quoiqu’il soit possible de prier derrière quelqu’un d’autre, la majorité des gens du savoir qualifient la prière du fidèle qui prie derrière lui de valable, cette doctrine est enseignée par l’école d’Ash Shâfi’î et l’école d’Abû Hanîfa, et c’est l’une des deux opinions soutenues par l’école de Mâlik et celle de l’imâm Ahmad.

    Si on ne peut prier derrière un innovateur ou un pervers, comme dans le cas de la prière du vendredi dont l’imâm est un innovateur ou un pervers, et il n’y a pas d’autre prière du vendredi que celle-ci, on priera derrière cet imâm, comme le soutient l’ensemble des Gens de la Sunnah et de la communion, c’est en effet la doctrine enseignée par l’école d’Ash Shâfi’î, Abû Hanîfa, Ahmad et des autres jurisconsultes d’entre les Gens de la Sunnah, sans la moindre divergence entre eux.

    Certaine personnes toutefois, quand les opinions arbitraires profilèrent, préfèrent ne prier que derrière quelqu’un qu’elles connaissent, sans s’imposer cela comme une obligation. Il a été en effet enregistré à propos de l’imâm Ahmad qu’il a autorisé cela à celui qui le lui a demandé, mais il n’a pas dit que la prière n’est valable que derrière celui dont on connaît le cas.

    Ainsi quand Abû ‘Amr ‘Uthmân Ibn Mazrûq (Jurisconsulte Hanbalite, mort en 564 H) s’est rendu en Egypte – ses souverains à cette époque manifestaient publiquement le chiisme et étaient des Bâtinides et des athées, ce qui s’en est suivi la prolifération des innovations et leur prédominance – il a ordonné à ses adeptes de ne prier que derrière ceux qu’ils connaissaient, compte tenu de la situation [1].

    Puis après sa mort, l’Egypte a été conquise par des gouverneurs sunnites à l’instar de Salâh ad-Dîn [2], ainsi y a prévalu la parole de la Sunnah qui est l’opposée [de la doctrine] des Râfidites, puis le vrai savoir religieux et la Sunnah s’y sont répandu et y ont prédominé

    Donc la prière derrière celui dont le cas est inconnu – mastûr – est valable, comme s’accorde à le soutenir les savants musulmans, et celui qui dit que la prière derrière celui dont on ignore el cas est illicite ou frappée de nullité, est allé à l’encontre du consensus des Gens de la Sunnah et de la communion

    Les Compagnons – radhi Allahu ‘anhum – priaient derrière celui qui est connu par eux pour sa perversité, ainsi ‘Abd Allah Ibn Mas’ud et d’autres Compagnons ont prié derrière al Walîd Ibn ‘Uqba Ibn Abî Mu’ayt, alors que c’est quelqu’un qui boit le vin, il a même fait une fois la prière de l’aube en quatre rak’a (il était ivre), et ‘Uthmân l’a fouetté à cause de cela. De même ‘Abd Allâh Ibn ‘Omar priait derrière Al-Hadjadj Ibn Yûsuf [4]. Les Compagnons et les tâbi’ûn priaient derrière Abû ‘Ubayd [5] alors qu’il était accusé d’hérésie et était un propagateur de l’égarement.

     

    D.L

     

     

     

     

     

     

     


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